L’ICSI : pour une fécondation contrôlée

Le laboratoire d’embryologie permet de reproduire les différentes étapes de la fécondation in vivo. La fécondation in vitro des ovules peut se faire par deux méthodes = Fécondation In Vitro Conventionnelle (FIVc) ou l’ICSI (Injection Intra-Cytoplasmique d’un Spermatozoïde). 

La FIVc consiste à mettre en contact  60 000 à 80 000 spermatozoïdes avec les ovules entourés de leur cumulus. Le processus est le même que celui qui se passe dans les trompes utérines puisque ce sont les spermatozoïdes qui nagent jusqu’au complexe cumulo-ovocytaire pour  une fécondation normalement monospermique.  

La maturité des ovules ainsi que la fécondation sont observées le lendemain matin.

L’ICSI consiste à enlever les cellules du cumulus par digestion enzymatique, de s’assurer de sa maturité et d’injecter délicatement dans l’ovule, un spermatozoïde choisi par l’embryologiste au microscope (cf figure 1 : micro-injection d’une ovule). 

Petite anecdote, cette technique a été inventée grâce à un geste fortuit d’un jeune médecin italien, Dr Gianpiero Palermo, qui en voulant réaliser une SUZI (ancêtre de l’ICSI), a perforé la membrane plasmique de l’ovule. En effet, le SUZI consistait à déposer le spermatozoïde entre la zone pellucide et la membrane plasmique et le laisser par lui-même entrer dans le cytoplasme.

Suite à cela, une fécondation a été obtenue. Les études qui ont suivi, ont démontré que l’ICSI doublait le taux de fécondation et d’activation ovocytaire.

Photo: Micro-injection d’un ovule

En effet, la sélection du spermatozoïde est primordiale pour l’obtention d’embryons de bonne qualité  à Jour 5 avec un bon potentiel implantatoire. Le spermatozoïde est choisi par l’embryologiste selon la qualité de différents paramètres comme la forme de sa tête ou la longueur de son flagelle  (cf figure 2 : spermatozoïde de forme normale).

Pour mieux comprendre les avantages de l’ICSI, voici ci-dessous un tableau comparatif des deux méthodes.

L’ICSI est maintenant couramment utilisée dans les laboratoires d’embryologie (39% en 1997 contre 70% en 2016).

Cette technique innovatrice et qui date depuis 1992 permet de s’assurer de la qualité  morphologique du spermatozoïde ainsi que de son introduction dans l’ovule, et donc d’augmenter les chances d’obtenir des embryons de qualité sur un cycle d’ICSI.

Mais elle donne également la possibilité à des couples dont le sperme est très altéré d’avoir la chance de fonder une famille. En effet, différents facteurs environnementaux et habitudes de vie (l’âge de conception, la pollution, l’alimentation, le tabac, etc.) peuvent nuire à la fertilité masculine. La quantité et la qualité des spermatozoïdes tendent à la baisse avec les années, l’ICSI reste alors une technique de choix.

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